L'HISTOIRE DE LA VILLE DE FAA'A

Frontières et districts

Jadis, les frontières géographiques qui séparaient les districts revêtaient une grande importance. Nous nous consacrerons aux limites géographiques entre Faa'a et Papeete ainsi que Faa'a et Punaauia. Ces limites séparaient autrefois le territoire entre chefs de guerre. Des débats ont eu lieu entre les habitants des différentes communes à propos de la délimitation qui séparait leur districts. Voici leur histoire. 

 

LIMITES GÉOGRAPHIQUES

L'histoire des frontières de la commune de Faa'a

Jadis, les frontières géographiques qui séparaient les districts revêtaient une grande importance. Nous nous consacrerons aux limites géographique entre Faa'a et Papeete ainsi que Faa'a et Punaauia. Ces limites séparaient autrefois le territoire entre chefs de guerre. Des débats ont eu lieu entre les habitants des différentes communes à propos de la délimitation qui séparait leur districts. Voici leur histoire. 

Nombreux parmi nous ne savent pas que l’ancienne limite géographique de Faa’a se trouve dans la commune de Papeete. La frontière naturelle, ou légitime, se trouverait jadis à hauteur de l’hôpital Vaiami pour les uns, au pont de Tipaerui pour les autres ou bien au niveau du cimetière de l’Uranie. Mais qu’en est-il réellement ? Il n’y a pas trente-six moyens de retrouver l’ancienne limite géographique de Faa’a, si ce n’est de nous référer aux déclarations qui ont été faites par nos ancêtres auprès du service des affaires domaniales publiques, il y a plus d’un siècle. Selon un plan parcellaire datant de 1844, les districts de Faa’a et Papeete étaient séparés géographiquement par la rivière Papofai (ancienne appellation de Paofai), dont la source se trouve dans la rue Cook. Il a pas trente-six moyens de retrouver l’ancienne limite géographique de Faa’a, si ce n’est de nous référer aux déclarations qui ont été faites par nos ancêtres auprès du service des affaires domaniales publiques, il y a plus d’un siècle. Selon un plan parcellaire datant de 1844, les districts de Faa’a et Papeete étaient séparés géographiquement par la rivière Papofai (ancienne appellation de Paofai), dont la source se trouve dans la rue Cook. 

Elle est enfouie à quelques mètres sous la route bitumée. Elle prend sa source entre le magasin Pepetai et la pâtisserie « Les délices de Paris ». La rivière Papofai coule sous un « banian » situé dans le parking de la clinique Paofai avant d’aboutir du coté de la Place To’ata. Pour ceux qui n’auraient pas encore remarqué la présence de cet arbre, sachez qu’il existe toujours. Il constitue à nos yeux l’ancienne limite qui séparait  les districts Tefana (ancienne appellation de Faa’a) et Pare (ancienne appellation de Papeete). 

Jadis, les frontières géographiques qui séparaient les districts revêtaient une grande importance. Nous nous consacrerons à la limite géographique entre Faa’a et le district de Manotahi, plus connu aujourd’hui sous le nom de Punaauia. D’après nos recherches, la plus ancienne séparation géographique entre Faa’a et Punaauia était délimitée par une source qui se trouve à Punaauia dans l’actuel parking du centre commercial Carrefour. Elle est maintenant enfouie à plusieurs mètres sous terre. Selon d’autres informateurs, l’ancienne limite serait située en plein milieu du domaine Faugerat, appelé aussi domaine d’Outumaoro. 

Ces limites séparaient autrefois le territoire entre chefs de guerre. Des débats ont eu lieu entre les habitants de Punaauia et ceux de Tefana à propos de la délimitation qui séparait les deux districts. Pour ceux de Faa’a, l’ancienne démarcation se situait au centre de la vallée Motio, au lieu dit la « Green valley ». 

Cependant, un conflit a éclaté entre les deux communautés lorsque deux habitants de Faa’a s’installèrent dans cette vallée pour y faire de l’agriculture. Ils furent assassinés par un dénommé Puhi de Punaauia. Ce dernier déposa les corps des deux intrus sur le marae et rappela à qui voulait l’entendre que la limite entre Faa’a et Punaauia était située à Fanatea, pointe qui abrite aujourd’hui l’hôtel Intercontinental Beachcomber. Depuis cet évènement tragique,  la limite entre les deux communes n’a pas bougé d’un pouce et demeure à jamais fixée à cet endroit.

 

SECTEURS GÉOGRAPHIQUES

L'histoire des districts de la commune de Faa'a

Nous parlerons des secteurs dénommés autrefois sous-districts par nos Tupuna. Tipaerui, Auae, Pamatai, des lieux emblématiques de Tahiti et de la ville de Faa'a. 

Nous parlerons des secteurs dénommés autrefois sous-districts par nos Tupuna. Tipaerui ou Taupô était divisé précisément en cinq sous-districts dénommés alors : Motutu i raro, Motutu i nia, Atitautu, Tui et Rupe. 

Le sous-district de « Rupe » se situe du côté mer, par la terre « Maraaitaupô » et de l’intérieur, par le fond de la vallée.  Le sous-district de « Tui » se trouve avant «Maraaitaupô », mais de l’autre côté de la rivière contiguë, à la grande limite de « Pare » et Faa’a.  « Motutu i nia » se trouve du côté des Archives territoriales et se prolonge de l’autre côté de la vallée de « Papehaua », allant vers l’intérieur de « Atitautu » du côté de Tipaerui. Le dernier sous-district « Motutu i raro » se situe sur toute la partie basse de Tipaerui, jusqu’à la mer, de Papofai  à l’Uranie. Autrefois, il y avait beaucoup de personnes qui habitaient dans ces sous-districts avant la construction des nombreux bâtiments et usines. 

Auae s’étend depuis le cimetière de l’Uranie à la pointe Faatahataha appelée aussi Hotuarea, en passant à l’intérieur par Pamatai (coté mer) puis par le bras de mer appelé Farero. À l’origine, Auae était le nom d’une parcelle de terre située près de l’Uranie et appartenant à la famille Pomare. Elle n’a pas été inscrite dans le registre public des terres de Faa’a en 1852 mais a fait l’objet d’une demande d’inscription paru dans le Messager de Tahiti. Du temps de nos Tupuna, Auae s’appelait Hititai qui veut simplement dire proche de la mer. 

À Hititai, il n’y pas beaucoup de terres et la plupart de celles-ci appartenaient à la famille Matihamu. Au cadastre de 1922, certaines terres ont disparu et d’autres ont pris leur place, comme la terre Tutuapare déplacée en partie à Hititai, alors que sa place d’origine devrait être à Tipaerui à Motutu raro. Voici les noms des terres qu’on trouve à Hititai : Auae suivit de Vaiou, Tepapauri, Teurutea, Tuiarama, Teavaava, Teahuahu, Toerauhii, Tahutumu, Vaimaiai, Vaimaauau ou Teoneroa, Punarua, Nuutere, Tefauhiva, Faafaateiore, Tefirifiri et Hotuarea. Ce sont toutes des terres situées sur la côte. 

De plus à Hititai, des noms ont été donné aux pâtés de coraux. Tout d’abord, le bras de mer situé à Nuutere se nomme Farero et s’étend depuis la plage jusqu’au récif et depuis la passe de Toàtà jusqu’à Te Puaohono ou Puuohoho à Tipaerui. Toàvaimà est le pâté de corail en face des terres Vaioue et Tepapauri et Toà-i-Tahuna sont en face de Teurutea. Voici ce que l’on peut dire de cette ancienne localité de Hititai que nous appelons aujourd’hui Auae. 

Pamatai est l’un des grands secteurs de la commune de Faa’a. Il s’étend depuis Hititai jusqu’à Motutu Nia, vers l’intérieur jusqu’au terre de Pamatai Hills appartenant à Wan aujourd’hui. Autrefois, Pamatai était simplement le nom d’une parcelle de terre qui suite à un litige fut partagée par les « Toohitu » de la haute cour tahitienne entre Faarurou a Aveia, Puto et Tihoti a Maihea (décision en date du 2 décembre 1852 n°174). 

Pamatai est devenu plus tard le nom générique du secteur. La plupart des terres comprises dans ce secteur fût vendues à Monseigneur Tepano JAUSSEN pour l’église Catholique, et certaines de ces terres furent ensuite revendues aux Rapanui. 

Quelle est l’origine de l’appellation Pamatai ? 
Pamatai pour certains, est simplement un endroit balayé par les vents et un rempart contre le vent pour d’autres ! Les anciens ont appelé cette grande colline Paruru matai, en abrégé Pamatai, ce qui veut dire, protéger du vent. En effet, cette colline de Pamatai a toujours été une bonne protection contre le vent pour les habitants vivant en contre-bas dans la vallée de Papehaua. Quand souffle le Maoae ou le Toerau, à Taupo, à Tipaerui, quand souffle le Mara’amù. C’est également une protection pour ceux qui vivent à Hititai quand le vent descend de la montagne

Mythes & légendes

Découvrez les légendes à l'origine des noms des rivières et des terres de la commune de Faa'a

 

JUMEAUX ORIGINAIRES DE RAROMATAI

La rosée glaciale de Hauiti

Jadis, la renommée de Tahiti Nui Marearea s’était répandue jusqu’aux îles sous-le-vent, tout spécialement à Havai ancien nom de Raiatea. Selon les dires, la rosée de Tahiti était véritablement glaciale, chose qui est parvenue jusqu’aux oreilles des jumeaux Ata et Tu. Or, face au scepticisme des gens, ils décidèrent de faire la traversée pour se rendre compte personnellement de la véracité des faits ! Lorsqu’ils furent prêts et leur plan bien établi, ils embarquèrent sur leur pirogue et voguèrent sur l’océan Te Moana uriuri, te moana o Hiva. 

A Tahiti Nui Marearea 
Lorsqu’ils accostèrent à Tahiti, ils projetèrent de faire le tour de Tahiti avant d’arriver à Tetaha, l’ancien nom de Faa’a. Sur leur chemin, ils ont parcouru Te Oropa’a, Teva i Uta, Teva i Tai, Teaharoa, Haururu, Mahina, Te poriô Nuu jusqu’à Tefana i ahurai. Ils sont entrés par la passe Veo, et ont accosté à Fanatea à la pointe de Tata’a lieu d’envol des âmes des défunts. 

Ils amarrèrent leur pirogue sur la plage de sable, puis grimpèrent la colline et se rendirent au fin fond de la vallée de Piafau, ils parvinrent enfin à Teroma, de l’autre côté de la rivière se trouve un marae dont le nom est Teapata, la terre sur laquelle est érigée ce marae qui porte le même nom, adjacente à celle-çi se trouve la terre Te Momea. Le marae est situé du côté couchant par rapport à la crête. Selon les ancêtres ce sont les jumeaux qui ont érigé ce marae, dont l’apparence est semblable à celle d’une pirogue double. 
Ils y séjournèrent pendant longtemps et donnèrent au sommet de cette montagne le nom de Tapioi, sans doute en souvenir du lieu d’où ils proviennent. 

A Hauiti 
Beaucoup de temps passèrent, ils continuèrent leur chemin à la recherche de la rosée glaciale, ils se confinèrent à marcher sur les crêtes jusqu’à Hauiti. La tombée de la nuit approchant, et le soleil déclinant, ils montèrent un abri pour se reposer. Le soir la rosée s’est déposée, la rosée glaciale de Oromatai, leur sommeil fut perturbé, ils se mirent à se retourner sur eux-mêmes, ils se serrèrent côte à côte pour se réchauffer, mais en vain car le froid devenait de plus en plus insupportable. 

L’un deux eut l’idée d’organiser un jeu de lutte entre eux afin qu’ils se réchauffent tout en simulant. Tout au début, tous se passa bien, cependant au fur et à mesure que les coups devenaient de plus en plus forts, le jeu se changea en vrai combat. Les moments de répit étaient rares après quoi ils reprenaient de plus belle. Cet endroit fut appelé Hauiti (peu de répits), ils roulèrent sur les gravillons, ce lieu reçu le nom de Tuairiiri, ils descendirent plus bas tout en courant, le lieu reçu le nom de Tehorohoro. Ils s’échangèrent des coups, l’un eu un œil au beurre noir, le fut appelé Mataereere, jusqu’à nos jours. Ils succombèrent finalement aux fins fonds de la vallée surnommée jadis la vallée de Ataaroa, c’est l’odeur nauséabonde de leurs cadavres qui s’étaient mis à se décomposer et à s’écouler dans la rivière qui indiqua aux habitants de Tefana que les deux héros venus de Raromatai avaient perdu la vie. La rivière fut surnommée Vaihaua (eau qui sent) devenue Papehaua de nos jours, et Hauiti est devenu depuis le symbole du deuil, la montagne du deuil, un signe éternel pour tous les habitants originaires de Tefana. Quant aux âmes des jumeaux, elles se sont envolées vers la pointe de Tataa et de là sont retournées dans les ténèbres de Havai à Rohotu Noanoa, leur lieu de départ. 

 

Montagne Mamanu

L’oiseau qu’on appelle Vini

Mamanu est une montagne située sur la Commune de Faa’a à proximité de la grande limite qui nous sépare du district de Manotahi, devenue Punaauia aujourd’hui. C’est là que vit l’oiseau qu’on appelle Vini, à certaines périodes de l’année. On peut voir cet oiseau sur les crêtes de Mamanu. Par les temps immémoriaux, la crête de cette montagne a été le refuge et le siège d’une reine appelée « la reine de la crête de Tai Vini » et/ou la reine de la crête du chant du Vini. C’est une reine qui aimait se ceindre de couronne de fleurs de « Apiri ». Elle faisait l’objet d’une véritable adoration par sa population, en raison de sa grande douceur, de ses yeux d’une extrême beauté et de sa grande affection pour son peuple. 

Son terrain se dénommait « Tia pa ti » et sa pointe « Outu Taihia » où on pouvait la voir se mirer dans le reflet de l’eau, à la tombée du jour. Les oiseaux étaient ses compagnons permanents, qui venaient la réveiller de son sommeil. C’est également une femme dotée de pouvoirs magiques : ses yeux pouvaient déceler tout ce qui pouvait se passer très loin vers le rivage ou au fin fond de la vallée. C’est d’ailleurs cette reine qui a instauré la fête appelée « la fête de la capture du nuage ». Cette légende a un lien avec celle du Prince de Hotuarea, qui a également participé à cette fête. Mais ça c’est une autre histoire ! 

Traduit par M. Jean-Marius RAAPOTO 

A’ai no mamanu 

Mamanu e mou’à ia, e vai nei i roto i to tatou Oire i Faa’a nei, tapiri i te Otia rahi taa atu ai te Mataeinaa o Manotahi oia hoi o Punaauia i teie mahana. E vahi nohoraa teie no teie manu o tei parauhia te VINI, e tau ihoa ra ua ite hia taua manu ra i ni’a i te tua o Mamanu. 

I te anotau tahito roa ra, ua riro teie tapuae Mou’à ei parahiraa, aore ra ei nohoraa no te tahi Arii vahine, o tei parau hia o « te Arii vahine no te tara o Tai Vini » 
E Arii vahine tei hei i te tiare APIRI, e vahine here hia teie e to’na nunaa, no to’na marù, e mata maitata’i atoa hoi e te aupuru maite i to’na nunaa, o Tia-Pati to’na Tahuà e o Outu-Ta’ihia te otue i reira oia e hipa ai i te toparaa o te râ. 

Ua riro te manu ei hoa tamau no teie nei Arii vahine, tei faa’ara ia’na i to’na taoto, e vahine peu rahi atoa teie i te hio haere raa i te mau ohipa atoa e tupu i tahatai aore ra i roto i te mau peho rii o te fenua. Na teie Arii vahine i faatupu i teie tauruà o tei parau hia « te oro’à haruraa atà » 

Ua tuati teie a’ai e te parau no te tamaiti hui-arii no Hotuarea o tei faao atoa ia’na i roto i taua oro’a ra. 
E a’ai ê atu à ia !